Crise sécuritaire au Burkina : quelle stratégie de protection pour les défenseurs des droits humains ?

Il s’est tenu du 23 au 24 janvier 2020 à Ouagadougou un forum national des défenseurs des droits humains. Organisée par la commission nationale des droits humains (CNDH), avec l’appui technique et financier  du système des nations unies ,cette rencontre  avait pour but de mieux appréhender les prérogatives et responsabilités des défenseurs des droits humains et de définir les grandes lignes d’un  mécanisme de protection en relation avec le contexte national actuel ( situation sécuritaire difficile marquée par des attaques terroriste contre les populations et les forces de défense de sécurité).

Près de 150 acteurs de défense des droits humains ont pris part à cette rencontre

la CNDH , organe chargé du suivi de la mise en œuvre de la loi portant protection des défenseurs des droits humains ( loi N° 039-2017/AN) a regroupé près de 150 acteurs de défense des droits humains autour du  thème : « rôle, mission et protection des défenseurs des droits humains dans un contexte de crise sécuritaire ».

La cérémonie d’ouverture de ce forum national a été présidée par le ministre des droits humains et de la promotion civique, Maminata Ouattara. Etaient également présent à cette ouverture le ministre de  la Justice, René Bagoro, le président du CES, Moïse Napon, et le représentant résident du PNUD au Burkina Faso Mathieu Siowela. Tour à tour ces différents intervenants ont salué l’adoption de la loi portant protection des défenseurs des droits humains (DDH), et la pertinence de cette rencontre qui devra permettre de mettre en place un mécanisme de veille et d’alerte afin de garantir l’effectivité des droits des DDH. Au cours de cette cérémonie d’ouverture une minute de silence a  été observée en l’honneur des 36 victimes de Nagraogo et Alamou.

Le président de la CNDH

A l’issue de l’ouverture officielle, différentes communications ont meublé ce forum et ont permis aux participants d’avoir de plus amples connaissances sur  la protection des droits humains dans un contexte de crise sécuritaire. En effet ,selon les communicateurs depuis 2015, le Burkina Faso a enregistrés plus de 700 morts dus aux attaques, 500 000 déplacés internes avec des allégations de recours à la torture et des exécutions extrajudiciaires. Aussi  face à cette situation le DDH doit plus que jamais faire son travail malgré les risques qu’il encoure.

Marlène Urscheler du bureau régional Afrique de l’ouest du haut-commissariat des droits de l’homme (BRAO HCDH) a fait une présentation sur les défenseurs des droits humains dans le système des Nations Unies. De ce fait, elle est revenue sur la déclaration sur les DDH, sur le rapporteur spécial sur la situation des DDH et sur des recommandations pour la protection des DDH.

Le cadre juridique de protection et situation des DDH du Burkina Faso a également été présenté aux participants. Il a été aussi rappelé qu’il existe 503 organisations de la société civile qui œuvrent dans le domaine des droits humains (c’est-à-dire qui sont partenaires avec le MDHPC).

Après avoir partagé entres autres l’expérience du MBDHP, les participants ont effectué des travaux en atelier afin d’identifier un mécanisme de protection des DDH.

A l’issue des deux jours de travaux, une  restitution des différentes propositions a été faite. Ces propositions seront analysées plus tard par un comité restreint. Un projet de déclaration et des recommandations ont aussi été rédigés par les 150 participants.

Une minute de silence a été observée en mémoire des victimes du terrorisme

La cérémonie de clôture  a été présidée par un représentant du MDHPC.  Camille Tapsoba,  directeur général de la promotion des droits humains a salué l’ébauche de stratégie de protection réalisée par les acteurs des droits humains. Il a promis  de transmettre à qui de droit les résultats issus de cette rencontre. Quant au président de la CNDH Rodrigue Namoano, il a remercié les participants pour leur participation soutenue.

 

 

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