Église catholique : Un siège flambant neuf pour la Commission épiscopale « Justice et paix »

La Commission épiscopale « Justice et paix » (CJP-Burkina) a inauguré, ce mardi 3 décembre 2019 à Ouagadougou, son nouveau siège dans l’enceinte du Centre national Cardinal Paul Zoungrana. La bénédiction du joyau financé par l’ONG catholique allemande MISEREOR, a été faite par le président de la CJP, Monseigneur Alexandre Yikyi Bazié.

 

Longtemps rattachée à l’Organisation catholique pour le développement et la solidarité (OCADES), la Commission épiscopale « Justice et paix » (CJP-Burkina) a pris son autonomie en 2003. Aujourd’hui, elle dispose d’un siège flambant neuf, dans l’enceinte du Centre national Cardinal Paul Zoungrana. La cérémonie de bénédiction et d’inauguration du joyau s’est déroulée, mardi 3 décembre 2019 à Ouagadougou en présence de l’ambassadeur de la république fédérale d’Allemagne, Ingo Herbert, et du tout premier président de la Commission Mgr Thomas Kaboré, Évêque émérite de Kaya.

Vue partielle intérieure du siège

Respect de l’environnement

Les briques de terre compressées utilisées dans la construction du bâtiment, de même que les structures métalliques légères offrent un meilleur confort thermique dans un cadre ombrageux. Selon Adegbola Fasutin Adeye, MISEREOR, l’ONG catholique allemande qui a financé la construction du siège, est sensible à la sauvegarde de l’environnement. « La terre ne ment pas. Les paysans peuvent l’affirmer. Les maçons aussi. Et puisque la terre ne ment pas, ne mentons pas non plus à la terre ou/et avec elle », a clamé le représentant de MISEREOR avant de faire un plaidoyer pour plus de construction de bâtiments en matériaux locaux.

Pour une synergie des efforts

« Qui veut la paix, cultive la justice ». Telle est la devise de la CJP-Burkina dont la mission est de défendre les droits humains des faibles, des opprimés et des laissés-pour-compte. Pour le premier président de la CJP, l’Evêque émérite Thomas Kaboré, la paix n’est pas l’œuvre d’un seul jour mais une œuvre de longue haleine. Raison pour laquelle la Commission dit travailler « de façon responsable » avec les autres institutions qui mènent le même combat. « Nous ne prétendons pas être les seuls à travailler à l’avènement d’un monde juste et paisible mais nous voulons ensemble redynamiser ce processus car aujourd’hui le Burkina en a plus que jamais besoin », a réitéré le président de la Commission, Mgr Alexandre Bazié.

Mgr Thomas Kaboré lors de l’aspersion de l’eau bénite sur le bâtiment

« L’Eglise doit être continuellement vigilante »

Consciente de la fracture sociale qui fragilise la société burkinabè, la Commission a réitéré sa disponibilité à soutenir et accompagner un processus de réconciliation nationale en favorisant l’unité et la solidarité pour venir à bout du mal. « Il est vrai que le rôle de l’Eglise en la matière est assez délicat. Son silence pourrait être perçu comme de la complicité, et sa parole et son engagement, comme une attitude partisane. Elle doit être continuellement vigilante pour respecter avec fidélité la nature de sa mission spécifique. Cette coopération pourrait passer également au sein de l’Eglise par la création d’un observatoire pour la prévention et la gestion des conflits et un laboratoire des sciences pour l’éducation à la vérité et à la paix », a laissé entendre Mgr Alexandre Bazié.

 

Mgr Alexandre Bazié a réitéré la disponibilité de la Commission à accompagner un processus de réconciliation

Mgr Alexandre Bazié a réitéré la disponibilité de la Commission à accompagner un processus de réconciliation

Au cours de la cérémonie, une minute de silence a été observé en mémoire des 14 personnes décédées, dimanche 1er décembre 2019 dans l’attaque d’une église protestante à Hantoukoura, un village situé dans l’Est du Burkina.

 

Herman Frédéric Bassolé

Lefaso.net

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *