Plus de 110 évêques réclament que cessent les abus des entreprises

Si les abus commis par les entreprises au détriment des populations demeurent monnaie courante, une occasion unique s’offre à tous les États d’agir et de mettre un terme à cette situation en introduisant des mesures contraignantes au niveau national, mais surtout au niveau international et régional, là où se situent les principales lacunes, comme l’affirment collégialement des évêques et des cardinaux du monde entier dans une déclaration commune publiée, sous le titre « Aujourd’hui plus que jamais, un devoir de diligence s’impose dans la chaîne d’approvisionnement afin de mettre un terme aux abus commis par les entreprises et de garantir une solidarité mondiale».

Dans cette déclaration, les cardinaux et les évêques appellent les États à faire cesser au plus vite les abus commis par les entreprises en introduisant une législation contraignante visant à réglementer l’activité des entreprises et les rendre juridiquement responsables. Les évêques estiment que nos économies devraient appliquer des valeurs de dignité et de justice, dans le respect des droits humains et environnementaux. Les abus commis par les entreprises sont monnaie courante et la crise de la Covid-19 n’a fait qu’exacerber cet état de fait, en particulier pour les communautés les plus vulnérables qui ne bénéficient d’aucune protection sociale. Une fois encore, la crise est plus rude pour les femmes que pour les hommes et, par ailleurs, « cette pandémie a mis en évidence notre interdépendance et désorganisé les chaînes d’approvisionnement mondiales qui relient les usines entre elles par-delà les frontières, démontrant du même coup combien nous dépendons de travailleurs vulnérables qui effectuent un travail essentiel aux quatre coins de la planète », constate la déclaration.

Déchets d’une Société minière à Houndé (Burkina Faso)

Les évêques appellent tous les membres de la famille humaine à se montrer solidaires et déclarent qu’à défaut d’une législation adéquate, on ne pourra empêcher les sociétés transnationales de pratiquer l’évasion fiscale, de porter atteinte aux droits humains, d’enfreindre le droit du travail et de détruire des écosystèmes entiers.

La déclaration des évêques restera ouverte à la signature, dans la perspective notamment du prochain cycle de négociations d’un instrument juridiquement contraignant sur les entreprises et les droits de l’homme aux Nations unies, qui entre cette année dans sa sixième session.

Lire la déclaration des évêques du monde-HRDD-6-July-2020-1

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