23 ans (1998-2021), c’est le nombre d’années d’exclusion pour allégation de sorcellerie qu’a subie Fatimata. Accusée d’être une « mangeuse d’âme » et ne sachant à quel saint se vouer, cette originaire du village de Nahartenga dans le Kourweogo trouva refuge au Centre Delwendé de Sakoula (Ex Centre d’accueil des vieilles femmes de Tanghin). Elle y passa presque un quart de siècle de sa vie, loin de sa communauté et de ses enfants.
En 2021, dans le cadre du Programme triennal Action pour la Paix et la Justice sociale (PAPJ) financé par Misereor et le Secours Catholique Caritas France (SCCF), les parajuristes de la CJP ont entamé une médiation auprès des membres de la communauté de Fatimata, afin qu’ils acceptent le retour de la pauvre femme. Rien ne résistant au temps, ils décident d’accueillir leur femme.
La soirée du 13 décembre 2021, jour de réinsertion, était le jour de joie tant attendu par Fatimata que par les membres de sa famille qui l’ont accueillie dans l’allégresse. Ceux-ci ont exprimé leur reconnaissance à l’équipe de la Commission Justice et Paix et au Centre Delwendé de Sakoula pour cette mission de charité, sans distinction de confession religieuse, au bénéfice des plus vulnérables, notamment la réinsertion des femmes accusées pour allégation de sorcellerie.
Pour donner soutien et réconfort à l’ex-pensionnaire du Centre Delwendé, la Commission Justice et Paix a accompagné Fatimata avec des produits alimentaires de première nécessité et avec un appui financier pour la réalisation d’activités génératrices de revenus.
La lutte contre l’exclusion sociale, notamment la réinsertion des femmes accusées de sorcellerie, s’inscrit dans l’axe 3 du PAPJ qui est la protection des droits des femmes et des jeunes filles.