Les Conférences épiscopales régionales d’Afrique de l’Ouest (CERAO), en collaboration avec le Catholic relief service (CRS), tiennent du 28 au 30 juin 2022, un atelier régional d’identification des orientations et des axes stratégiques plus adaptés à la promotion durable de la paix au Sahel. Cette rencontre entre dans le cadre de l’Initiative paix au Sahel (IPS). Elle sera l’occasion d’opérer des orientations stratégiques plus adaptées à même de contribuer efficacement à la promotion de la paix au Sahel.
L’Eglise catholique, à travers les pères évêques des Conférences épiscopales régionales d’Afrique de l’Ouest (CERAO) veut apporter sa contribution à la lutte contre l’extrémisme violent. C’est dans cette perspective que l’Initiative paix au Sahel (IPS) est née. Après deux années de fonctionnement, le président du groupe de travail de l’IPS, monseigneur Alexandre Y. Bazié, a indiqué qu’il est nécessaire de jeter un regard rétrospectif, de faire le bilan pour mieux se projeter tout en proposant les meilleures adaptations possibles au contexte. Il a formulé le vœu que cet atelier soit l’occasion de renforcer la dynamique sous-régionale de l’initiative et que les résultats qui en sortiront permettent de poser des actions plus efficaces et plus efficientes.
Le nonce apostolique au Burkina Faso et au Niger, Mikael Crotty, a avant tout propos, traduit la communion pastorale de sa Sainteté le Pape François. Il a rendu hommage aux auteurs qui ont rendu possible la présente rencontre. « C’est dans le beau et précieux nom de Jésus-Christ que nous souhaitons la bienvenue à toutes et à tous. Comme vous le savez, le Saint-Siège est attaché à la promotion de la paix et à la cohésion sociale, conditions indispensables pour le développement humain intégral de l’homme », a-t-il rappelé, avant de confirmer que la présente rencontre des groupes de travail de l’IPS est une opportunité de réflexion pour renforcer l’action des Eglises au Sahel. « C’est pourquoi, tout en saluant les acteurs, je puis vous assurer de la disponibilité du Saint-Siège à les soutenir pour aller en eau profonde », a-t-il terminé.
De la stratégie qui vise à faire face aux causes de l’extrémisme violent
Cette rencontre n’aurait pu avoir lieu sans l’accompagnement technique et financier de Catholic relief service (CRS). Selon la directrice régionale de l’Afrique de l’Ouest, Jennifer Overton, la situation générale dans la région n’a fait que s’aggraver malgré les efforts de part et d’autres. Elle en veut pour preuve le nombre évolutif des déplacées internes ou de réfugiés. « Nous devons trouver une solution plus durable et plus permanente si nous voulons vraiment les assister », a-t-elle lancé. Pour cela, elle a préconisé qu’au-delà des ressources nécessaires, il faut penser à la création d’une stratégie régionale. Cette stratégie, a précisé Mme Overton, ne vise pas seulement à vaincre l’extrémisme violent mais aussi à faire face aux causes profondes de la crise.
Le ministre d’Etat en charge de la réconciliation nationale, Yéro Boly, est catégorique. « Aucun de nos pays que ce soit au Sahel ou ailleurs ne peut vaincre le phénomène de la violence en solitaire. C’est pour dire que ce monde dans lequel nous vivons est devenu tellement transversal que nul ne saurait se vanter de gagner ce combat tout seul », a-t-il dit. M. Boly a informé que le thème de ce matin entre dans le champ d’action de son département. Il a rassuré qu’il se joindrait à IPS pour la mise en œuvre des recommandations qui sortiront de ces échanges.
L’archevêque de Koupéla, vice-président de la Conférence épiscopale Burkina-Niger, a déclaré que l’IPS, depuis sa création, a obtenu des résultats. Et, a-t-il poursuivi, ces résultats devraient être posés sur la table de débat, analysés pour voir s’ils sont à la hauteur des nouveaux enjeux sécuritaires dans les quatre pays concernés. Car, à l’en croire, tout évolue. « Et nous devons adapter notre stratégie en fonction du temps et en fonction des choses », a-t-il fait savoir. C’est ce qui explique cet atelier régional qui vise à ajuster les axes d’interventions de sorte à renforcer l’efficacité et l’impact de l’IPS. Il a terminé non sans traduire sa reconnaissance au CRS pour son « indéfectible » soutien à l’Eglise catholique pour le bien de la société entière. Il a aussi fait un clin d’œil aux Conférences épiscopales sœurs, membre de l’initiative pour leur présence et leur engagement.
Faut-il le rappeler, IPS a été lancée en novembre 2019 par le CERAO et CRS pour donner une réponse aux conflits violents qui frappent la région du Sahel.
Obissa Juste MIEN
Lefaso.net