Diocèse de Gaoua : Des émissions radiophoniques pour sensibiliser sur le bradage, l’accaparement des terres et la loi 034-2009 sur le foncier rural

Deux émissions radiophoniques ont été organisées dans les localité de    Gbalara et Kampti le  12 Octobre 2019 respectivement dans la matinée et dans l’après-midi.

c’est sous le cailcédrat du village de Gbabara que s’est tenue l’émission

« Aujourd’hui nous sommes à » Gbalara. C’est ainsi que les premiers décibels de l’émission furent données aux environs de 11heures sous le cailcédrat du village avec un public de près de deux cents personnes. Organisée avec l’appui de l’équipe matériel de la RTB/Gaoua, cette émission a été marquée par une présentation de la CJP/Burkina et des activités programmées tout en situant le contexte de la présente activité. En effet, l’émission s’inscrit dans le plan d’activités de l’axe 2 du projet Programme  Action pour la Paix et la Justice sociale(PAPJ) de la Commission Episcopale Justice Justice et Paix.

L’émission avait pour objectif  général de contribuer à la sensibilisation sur le bradage, l’accaparement des terres, la sécurisation foncière et  sur la cohabitation pacifique agriculteur/éleveur.

Ses objectifs spécifiques:

  • Améliorer les connaissances des participants sur le cadre organisationnel du foncier rural au Burkina Faso ;
  • Informer les participants sur les principes de sécurisation foncière et les outils de facilitation et d’accompagnement (chartes foncières, rôle des structures locales chargées du foncier rural) ;
  • Susciter la réflexion sur les méthodes de cohabitation pacifique agriculteur/éleveur et sur le bradage et l’accaparement des terres;
  • Stimuler l’engagement des participants à privilégier le dialogue dans le cadre de la cohabitation pacifique entre agriculteur et éleveur ;
  • Faire mieux connaitre la CJP-Burkina et le PAPJ.

A la suite de la communication donnée par l’abbé Francis Somé, coordonnateur de la Commission diocésaine Justice et Paix de Gaoua (CDJP), la parole fut donnée au Chef de terre .Celui-ci salua l’assemblée et fit une brève historique de son village Gbalara qui signifie « prendre et donner ».

Le présidium de l’émission

A l’issu de cette communication, l’animateur principal procéda à la présentation du présidium qui était composé de :

Mme ZABLOGO T. Rosine Du service de l’agriculture

Mr NOUFE Koulanhané chef de terre Gbalara

Mr SIB Ollo Chef de terre Kampti Gongonne

Mr Da Serges Théophile Agent domanial Spécialiste des questions foncières

Abbé Francis Somé Coordonnateur CDJP/Gaoua

Et de deux animateurs Rtb.

Interactions avec le public

-Les activités de la CDJP sont-elles satisfaisantes ? demanda l’animateur au public ?

Réponse de Noufé Alkité : Nous les jugeons satisfaisantes et très intéressantes .Notre problème ici est le manque de point d’eaux, les dévastations des champs par les troupeaux, les violences à l’intégrité corporelle, les menaces de mort. Cela est toujours d’actualité et nous invitons la CJP à accentuer et multiplier ces actions.

Mr Poda Léopold, lui appprécie les activités déjà réalisées et demande de l’aide pour produire.

Mr Poda Tokimté a soulevé également le manque d’eau.

Mr Poda Decounté rappela les bienfaits de l’atelier d’information sur le foncier rural en octobre 2019. » Grace au projet les gens prennent maintenant des renseignements avant d’occuper et d’exploiter les lopins de terres .Il nous reste maintenant l’acquisition des Attestations de possessions foncières pour sécuriser les terres.

Mme Poda Inawermi : « Il faut qu’on porte à la connaissance de la commission Justice et Paix  que certaines personnes occupent illégalement les terres des déplacés, ce qui est source de conflits dans notre village »

Mr Pooda Touilté : IL y a eu échange sous l’arbre à palabre de Gbalara pour un conflit foncier. Il y a également le problème d’accompagnement des terres familiales.

le CDJP Gaoua répondant aux questions des participants

Réponses aux préoccupations sus évoquées par le coordonnateur CDJP :

Il est heureux de toucher du doigt les vraies difficultés du village et rassure la population de la présence de la CDJP à leurs côtés .Il s’excuse pour les imperfections et les insuffisances. La représentante du service de l’agriculture de Kampti prit la parole pour recommander aux participants de toujours suivre les procédures car le formalisme protège.

L’intervention du spécialiste des questions foncières

En résumé il apporta des éclaircissements aux préoccupations soulevées et donna des informations afin de mieux orienter la population dans le choix  du type d’APFR.

« La loi 034/2009 porte sur le foncier rural et contient des mécanismes pour encadrer les ventes et prêts des terres .Il n’est pas possible de payer de très grandes superficies au Burkina Faso. La population doit savoir qu’il existe deux types d’APFR.

(Individuel et collective)… ».

Après ces échanges qui ont duré plus de deux heures, l’émission s’acheva par les mots de remerciements de la structure CDJP à l’endroit des personnes ressources invités et à la RTB/Gaoua qui n’a ménagé aucun effort pour la réussite de cette première émission. C’est satisfaits que les équipes CDJP et RTB de même que quelques villageois de Gbalara se dirigèrent vers Kampti Gongonne situé à une dizaine de Kilomètres de Gbalara pour la deuxième émission Radiophonique.

Les animateurs ont tenu le public en haleine

L’émission radiophonique à Kampti Gongonne

L’émission débuta à 16h sur les mêmes lancées introductives qu’à Gbalara. Mais cette fois ci nous étions à « Gongonne ».Après les salutations d’usage des présentateurs la parole fut donnée au coordonnateur CDJP qui s’adonna à cœur joie à la présentation de la Commission Justice et Paix et du programme d’activités .Malgré l’affluence timide, les participants prirent la parole pour répondre aux questions  et faire le récit des difficultés qu’ils traversent.

Du déroulement de l’émission à Gongonne

Ainsi la cohésion sociale a pris un coup le vivre ensemble est à décrier à Kampti. Le phénomène du bradage est très sérieux à Gongonne disait un participant. Cette deuxième émission fut marquée par la présence du deuxième adjoint au maire de la commune de Kampti. Ce dernier remercia la CDJP pour son accompagnement à l’atteinte de la cohésion sociale dans la commune.

Les femmes ont aussi participé à l’émission

Plusieurs femmes prirent la parole pour décrier certains mots. Ainsi elles voient dans la sécurisation des terres un moyen pour éviter le nomadisme féminin.

Pour Pooda Lekarana, la plantation d’anacardes est à la base des problèmes de terres à Kampti.

Un autre constat fut de dire les problèmes de terres divisent les familles.

Pour Kambou Gaspard les attitudes de certains jeunes du village menace l’héritage et la passation de terres à d’autres membres de la famille. Ces jeunes vendent les terres après acquisition.

Intervention du Spécialiste des questions foncières :

Aux termes de la loi 034/2009 portant régime foncier rural, il est un droit pour tout Homme désireux de vendre ses terres de le faire. Mais à partir de 20hectares, cela requière l’avis du conseil municipal.

Pour les prêts de terres il y a  déjà des imprimés de prêts de terres à la mairie .Le prêt est renouvelable  chaque cinq ans.

Pour les dons : Le donateur doit être muni de l’APFR et du document écrit relatif au don de terre.

En cas de conflits : Il faut voir les CCFV qui tenteront une conciliation et dresseront un procès-verbal de conciliation ou dans le cas contraire un PV de non conciliation.

Pour la délimitation : Toute la procédure se passe au village. L’imprimé est disponible à la mairie au cout de 1300f .C’est le Comité foncier villageois qui mouvemente  la procédure .En cas de contestation il faut saisir le Conseil de conciliation foncier villageois.

Pour éviter les conflits il faut prévoir des couloirs de passage pour les animaux.

A Kampti Gongonne , l’émission a aussi rassemblé un grand monde

A la fin de l’émission l’un des participants exhorta les autres à aller à la mairie afin de faire les APFR. Les participants dans leur ensemble remercièrent le projet et les différents apports donnés  tout au long de l’émission.

C’est à 19h que s’acheva l’émission avec la satisfaction d’avoir appris et partager avec les villageois des moments uniques.

 

Rita DA

Assistante technique CDJP/Gaoua

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