Prévention et gestion des conflits violents liés au foncier : « celui qui vend sa terre, vend sa famille », prévient le Parajuriste, Alphonse SANON.

Le mercredi 06 octobre 2021, la Coordination Diocésaine Justice et Paix de l’archidiocèse de Bobo-Dioulasso (CDJP-Bobo)  a fait le bilan de ses activités de l’an 3 du Programme Action pour la Paix et Justice sociale (PAPJ). Les acteurs de la coordination se sont prêtés à cet exercice à Bobo-Dioulasso en présence d’une délégation du Secrétariat général de la Commission épiscopale Justice et Paix.

Conformément à la feuille de route de la Coordination Justice et Paix de Bobo-Dioulasso dans le cadre de l’an 3 de PAPJ, deux émissions interactives sur le civisme en milieu scolaire ont été réalisées en partenariat avec les Cellules Scolaires pour la promotion du Civisme et de la Moralité (CSCM), installées dans deux établissements du de l’archidiocèse au cours de l’an 1 du programme. La CDJP a également accompagné la réalisation de quatre activités d’initiative privée des CSCM, visant à promouvoir le civisme en milieu scolaire.

En ce qui concerne la prévention des conflits violents liés au foncier, la Coordination a réalisé deux séances de ciné-débats sur les phénomènes de bradage et d’accaparement des terres et sur la cohabitation pacifique entre agriculteurs et éleveurs dans les villages de Banakorosso et de Karangasso-Sambla. Elle a également organisé dans lesdits villages, une campagne d’établissement de pièces d’Etat civil (CNIB & Jugements supplétifs) au profit de  150 personnes dans le besoin. Pour accompagner ces populations dans la sécurisation de leurs terres, la Coordination a lancé une opération d’établissement de 40 Attestations de Possession Foncière Villageoise et l’élaboration de deux chartes foncières dans les deux villages.

Au cours des séances de Ciné-débat, le parajuriste, SANON Alphonse, n’usait pas d’une langue de bois pour expliquer aux participants les inconvénients du bradage et de l’accaparement des terres. « Celui qui vend sa terre, vend sa famille », prévenait-il les populations.

Selon les parajuristes de la Coordination diocésaine, les sensibilisations sur le foncier ont produit un impact positif dans les villages de Banakorosso et de Karangasso-Sambla. En effet, le nombre de conflits violents liés au foncier a considérablement diminué. De même, les actions de la Coordination ont suscité une véritable prise de conscience chez les populations, à tel enseigne  qu’elles ont adhéré aisément aux initiatives de délimitation de pistes à bétail dans les villages. Désormais, les populations exigent des pièces administratives pour toute opération foncière les engageant.

Le Chargé des projets de la CJP-Burkina, Grégoire TAPSOBA, s’est réjoui du bilan satisfaisant présenté par la CDJP-Bobo dans le cadre de la dernière année du programme PAPJ. « La prise de conscience des populations des populations est l’impact recherché par les actions sur la prévention des conflits violents liés au foncier », a-t-il ajouté.

Les participants lors des échanges

La CJP-Burkina exécute, depuis octobre 2018, le Programme Action pour la Paix et la Justice sociale à l’horizon 2021 (PAPJ) avec l’appui de Misereor et du Secours Catholique Caritas France (SCCF). Ce programme couvre huit (08) diocèses et comprend trois 3 axes : i) La consolidation de la paix sociale par le développement d’une culture du civisme et de la citoyenneté ; ii) La prévention des conflits violents liés au foncier rural; iii) La protection des droits des femmes et des jeunes filles. Ce programme dont l’action s’inscrit dans le sens du renforcement de l’Etat de droit a permis de développer plusieurs initiatives d’information, d’éducation, de formation, de soutien à des groupes vulnérables notamment dans les régions du Centre, du Centre-Ouest, des Hauts-Bassins, du Centre-est, du centre-nord, du Sud-Ouest et des cascades.

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